Doit-on revoir le système de précommandes ???

Comme vous le savez depuis hier, le monde de la collection a subi un petit tremblement de terre avec l’annonce de la mise en liquidation judiciaire du studio français Oniri Création. Je ne vais pas revenir sur cet épisode dont beaucoup, voire même toutes les pages ou groupes Facebook du milieu, se sont fait l’écho, mais plutôt parler du sujet de fond derrière cet événement : le système de précommande.

Le système est-il mauvais ou simplement trop facile à exploiter dans certains cas ? Pour ma part, je dirais qu’à l’heure actuelle, il est assez difficile de juger en étant objectif, surtout avec les événements mis à jour hier, mais je pense que l’on peut tout de même se poser des questions qui pourraient, à l’avenir, éviter ce genre de débâcle.

Le système de précommande, dans le principe, sert à quoi ? Disons que pour un collectionneur, le but premier d’une précommande est avant tout de sécuriser son exemplaire quand il est limité ou d’éviter une trop grande spéculation à la sortie et de se retrouver à payer l’objet tant convoité bien plus cher.

Mais pour le studio ou l’entreprise qui lance les précommandes, c’est également un point important de leur schéma commercial, puisqu’en plus de voir l’intérêt de la communauté pour leur produit (à l’image de Prime 1, qui annule assez souvent des productions suite au trop petit nombre de précommandes), cela permet surtout d’avoir des liquidités qui vont permettre de lancer la machine de la production.

Rappelons-le, la quasi-totalité du marché de la statue ou de la figurine est produite en Asie, ce qui, en termes de logistique, annonce forcément des frais non négligeables.

Alors oui, pour certaines grosses firmes comme Prime 1, Blitzway ou même Hot Toys, cela ne pose aucun problème, car financièrement, ils ont les reins assez solides et n’auraient aucun mal à gérer le coût de production, sachant qu’en plus, elle se situe sur leur territoire géographique. Mais pour un studio européen, c’est une toute autre histoire, car là le risque est beaucoup plus important et en cas de gros problème, c’est bien la vie de l’entreprise qui est en jeu.

Et là, je ne parle que des frais de production et de logistique, je ne parle même pas des frais de développement d’acquisition de licence et bien sûr les frais pour trouver l’usine qui fabriquera ledit produit avec des envois de sample et des points de production à gérer. Autant dire que lancer son affaire aujourd’hui sans prendre tout cela en compte est purement et simplement un suicide financier.

Donc, quand on met tout cela en perspective, il est bien sûr évident que le système de précommande est une phase obligatoire pour les petits studios qui se lancent et même pour les moyennes entreprises à plus ou moins long terme.

Mais dans ce cas, en cas de problème comme avec le studio mentionné plus haut, comment faire pour se prémunir ? Passer par un revendeur, me direz-vous, surtout qu’en France et en Europe même, nous avons des boutiques fiables et de qualité qui, même si elles sont un peu plus chères (ce qui est normal bien évidemment, tout le monde ne s’appelle pas Marc Emmanuel ;)), nous permettront de sécuriser notre achat et, au pire, de nous rembourser le cas échéant. Mais là aussi, c’est à double tranchant.

Tous les revendeurs ne sont pas au même niveau, certains sont là depuis des années et ont une trésorerie et un afflux de clients suffisants qui leur permettront de gérer un imprévu de temps en temps, mais pour d’autres qui n’ont pas forcément la même solidité financière, cela pourrait très vite devenir compliqué et provoquer un effet boule de neige qui mettrait également en danger la boutique.

En fin de compte, il n’y a pas de réelle solution miracle au système de précommande à l’heure actuelle. Le système n’est pas mauvais en soi puisqu’il permet à une entreprise jeune et ambitieuse de pouvoir se lancer tout en se protégeant financièrement, mais en cas de soucis, c’est bien souvent le client en fin de parcours qui paiera les pots cassés.

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